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Thursday, February 3, 2011

Arbres de pépinières pour grands bonsaïs - French

Sujet (rubrique) : Comment obtenir un bonsaï de niveau européen à partir d’un arbre de pépinière


A ce sujet, voici un article de Walter PALL traduit de l’allemand par Thierry MARTZ et Béatrice BRITTEN.


« Arbres de pépinières pour grands bonsaïs », de Walter PALL


Tout amateur de bonsaï voudrait posséder un superbe érable. On peut en acheter un. Mais la plupart veulent de préférence le faire eux-même. La matière première pour des érables japonais se trouve dans n’importe quelle bonne pépinière. Mais il n'y en a aucun dont on peut faire un bonsaï de niveau mondial. Il n'y a même pas d’érables dans les pépinières dont un amateur de bonsaï moyennement doué puisse faire un bonsaï de niveau européen en quelques années. Ce qu'on obtient n’est rien en comparaison des arbres importés qui ont été préparés durant des décennies, et qui sont également coûteux.


CE N’EST PAS VRAI !


Mon ami John ROEHL de Fresno en Californie, était totalement enthousiasmé par mon grand érable et voulait absolument en faire un aussi, lui-même. Et ça à son âge !??
Qu’à cela ne tienne !
Allons donc en chercher un.


Au nord de Sacramento, en Californie, se situe une pépinière connue, dans une vallée calme des premiers massifs montagneux. Evergreen Gardenworks est dirigé par Brent WALTSON, le spécialiste des pépinières à bonsaïs. Il a là dans les dix mille arbres. Ils sont tous issus de semences ou de boutures. La plupart des grands arbres ne sont pas prévus pour faire des bonsaïs, mais pour l’aménagement de jardins.


John voudrait un bonsaï qui mesurera entre 60 et 80 cm de haut.
Il cherche donc avec son ami Howard dans la partie où se trouvent les arbres qui mesurent environ 50 à 100 cm de haut.








FAUX !


Celui qui veut un bonsaï qui mesurera entre 50 et 80 cm de haut doit chercher parmi les arbres qui mesurent 100 à 250 cm de haut !


Le profane croit qu’on obtient un grand bonsaï en commençant avec un petit qu’on cultive pendant de nombreuses années jusqu'à ce qu'il soit grand. En réalité, on réalise un grand bonsaï à partir d'un arbre beaucoup plus grand que l’on réduit. Bien plus que vous ne le pensez !


Donc dans la partie où les arbres font plus de deux mètres. Oui, mais comment choisir ?








On ne regarde QUE la partie inférieure jusqu’à 50 cm au-dessus du sol ! Tout ce qui se trouve au-dessus ne nous intéresse absolument pas !
On examine la conicité et le mouvement du tronc. S’il y a plusieurs troncs, ils doivent s’harmoniser d'une manière ou d'une autre.


L’idéal serait maintenant de regarder aussi le départ des racines. En aucun cas l'arbre ne doit avoir de point de greffe visible ! Ca ne donnera jamais rien. Même pas en cent ans !
Donc on creuse avec les doigts et éventuellement avec un outil à la surface du substrat jusqu’à ce qu’on puisse se faire une idée des racines.


A ce stade on ne peut être assez critique. A ce stade également, il ne faut surtout pas vouloir économiser sur le temps. John a cherché pendant plus de quatre heures jusqu’à ce qu’il trouve son « candidat ». Quatre heures !? Pourquoi investir autant de temps ?
Eh bien, si cet arbre doit devenir au cours des prochaines décennies un bonsaï de haut niveau, John va passer quelques centaines d’heures à l’avenir à s’en occuper. C’est donc extrêmement important qu'il commence avec le meilleur matériau disponible. Même si ça a duré quelques heures jusqu'à ce qu'il l'ait trouvé.


Beaucoup trop d'amateurs de bonsaïs se contentent trop longtemps de matériau moyen qu'ils ont trouvé en un temps relativement court, au lieu de chercher beaucoup plus longtemps et de ne prendre que le meilleur.


Mais c’est quoi le meilleur ? Un débutant a du mal à en juger. Pire, des amateurs avancés et même très avancés ne trouveraient PAS le bon arbre.


(…)


Maintenant il ne faut surtout pas vouloir économiser de l’argent. Trois arbres ont été retenus par John. Ils coûtent 150, 300 et 400 dollars. Celui qui prend maintenant le moins cher ne pourra s’en prendre qu’à lui-même. John a pris celui à 400 dollars. A quoi ça rime d’économiser 100 dollars ? Il s’occupera pendant plusieurs centaines voire plusieurs milliers d’heures de cet arbre à l’avenir. A 30 $ de l’heure, alors tout le travail effectué aura une valeur de 5.000 à 20.000 $ !!!


Bien, c’est donc celui-ci. John pense qu’il devrait revenir avec un petit camion.
Pas du tout ! L’arbre est réduit sans plus tarder sur place.










A l’aide de grandes cisailles, l’arbre est réduit jusqu’à une hauteur d’environ 60 cm.
Ensuite toutes les branches qui n’apporteront rien à la mise en forme future sont également coupées.


On laisse des bouts de branches coupées qui ne seront PAS alimentées par l’arbre. Donc ne rien appliquer dessus !






Arrivé à la maison, il y a des décisions à prendre. Est-ce qu’on laisse d’abord l’arbre ainsi pendant une période de croissance végétative ou est-ce qu’on commence tout de suite la mise en forme ?


Le mieux serait de laisser l’arbre tel quel et de continuer le travail dans un an, après un bourgeonnement fort.
Mais John a aussi peu de patience que tous les autres créateurs de bonsaï. C’est une rumeur que le bonsaï soit fait pour les gens patients.


Donc il réfléchit si la fin de l’automne est la bonne période pour la mise en forme. Chez lui, à Fresno, oui. C’est comme en Sicile. En été, caniculaire, et en hiver, quasiment jamais de gel. Chez nous ce ne serait certainement pas la bonne période de l’année. Chez nous il faudrait dans tous les cas attendre jusque vers fin mars / début avril.


Maintenant il faut travailler le départ du tronc.
Pour ça l’arbre doit être sorti de son pot en plastique. La condition étant que le pain racinaire soit bien compact. La couche superficielle du substrat est soigneusement retirée. Toutes les petites racines qui poussent vers le haut et qui ne sont pas belles sont coupées immédiatement.








Maintenant arrive une étape très importante : La grande majorité des amoureux du bonsaï taille maintenant la couronne de l’arbre jusqu’à lui donner la silhouette idéale qu’ils s’imaginent pour le futur. Ca peut avoir l’air très prometteur. MAIS C’EST UN MANQUE DE PROFESSIONALISME ! Un professionnel s’imagine la silhouette idéale du futur chef d’œuvre et taille alors jusqu’à la moitié de celle-ci !


Encore une fois : Si le diamètre futur de la couronne doit faire 70 cm, alors il faut réduire maintenant à un diamètre de couronne d’environ 30 à 40 cm. Si la hauteur future du bonsaï doit être d’environ 70 cm, alors il faut réduire la hauteur actuelle à environ 30 à 40 cm. L’arbre aura l’air pire qu’avant ! Si l’épouse voit le résultat, elle doit dire : « C’est effroyable, avant il était beaucoup plus beau. Tu l’as ruiné. Maintenant il ressemble à un horrible balai. » Alors c’est parfait.


Donc on reprend : Ceci est l’erreur la plus fréquente des amateurs. A ce stade ils ne taillent pas assez ! Ensuite ils travaillent cet arbre pendant 10 ans et l’amène à une de mes réunions pour le faire examiner. Alors je leur explique qu’ils doivent réduire drastiquement la taille de l’arbre, parce que la couronne est beaucoup trop large et trop haute. Couper tout le travail de 10 années ?! Je leur explique qu’ils auraient dû le faire il y a 10 ans déjà. Cris de douleurs !
Pourquoi ? Parce que l’arbre va se développer par les pousses et les coupes successives. La croissance sera à chaque fois d’environ 10 à 30 cm. Cette nouvelle pousse sera réduite jusqu’à 1 à 3 entre-nœuds. Ensuite, la même année, il y aura une nouvelle pousse qui sera à nouveau réduite. Et ainsi de suite pendant 10 ans. Chaque année la couronne deviendra plus large et plus haute d’environ 1 à 2 cm, parce que 1 à 3 entre-nœuds seront conservés. Si on commence avec une couronne de 70 cm de diamètre, alors dans 10 ans elle fera 90 cm ou plus encore. La hauteur sera alors d’environ 90 cm au lieu de 70 cm. Mais on voulait justement un arbre qui ne fasse que 70 cm de haut et de large ! C’est pour ça qu’il faut réduire à 30 cm et ensuite s’approcher doucement de la silhouette idéale.


Alors, on y va…








Les branches restantes sont ligaturées grossièrement. Et voilà à quoi ressemble le résultat :








Maintenant il faudrait remettre l’arbre dans son pot en plastique et attendre au moins pendant une période de croissance végétative.
Mais les amoureux du bonsaï sont évidemment impatients.
Si l’arbre était vraiment en bonne santé et que les soins postérieurs sont garantis, alors on peut éventuellement réduire le pain racinaire et mettre l’arbre dans un pot intermédiaire.








Le tronc principal et les troncs secondaires sont assez gros. Ce qui manque seulement c’est une couronne plus fine. Celle-ci deviendra plus fine dans un pot que dans un grand container.








Ca ne ressemble pas du tout à un bonsaï de niveau mondial ?!


Pour un amateur, non. Pour moi, oui.








Dans 10 ans l’arbre pourra concourir dans n’importe quelle grande exposition à côté d’érables importés.

Wednesday, February 2, 2011

Moderation of Bonsai Demonstrations - English

Moderation of Bonsai Demonstrations
by Walter Pall




Whoever has seen many bonsai demonstrations will most probably agree that there is room for improvement.


Room for improvement normally is NOT in the actual artistic work are craft, it is in the setup of the show. Lets accept that it is a show; a show which is meant to educate but also to entertain. If it is not entertaining only very eager learners or masochists will sit for hours.


OK, the main purpose it to educate. Can one tell me why I have met thousands of folks, who in general are very nice and well meaning, but did obviously not learn much in all the demonstrations they had seen. A reason could be that the demonstrators were not so good in educating. I think though, that there is a limit to what one can learn from just watching. It is like watching football on TV. Are we not all experts, do we not all know what should have been done at any moment? Well, go out onto the field and show me! Fact is that one out of ten thousand or even a hundred hundred thousand 'experts' can actually show you. So we are not 'experts' we are experts at watching and criticizing. Could bonsai demos be similar. Are so many just experts in watching?


So if it is only educating those who absolutely will be educated anyway it is more of a show that pretends to be education. Or is tis too pointedly expressed? Well, the benign reader will understand me.


Anyway, bonsai demos certainly are a show. To many this may sound negative, like we are betraying the spirit of bonsai. There are no bonsai demonstrations in Japan. Can we learn from them here again? Well, bonsai demos are here to stay and we better find ways to improve this show.


Ideally the demonstrator has some very difficult if not impossible looking piece of material and turns it into a piece of art just in time. Ideally he has about two hours time because the majority will just not watch for a longer time span. And ideally the demonstrator has the ability to work with his hands and speak at the same time. In Europe he should speak a couple of languages. Well, - ideally! But usually it is not so and we must help the poor demonstrator. It is already considerable help if we have one or even several competent assistants, so the master has more time to speak and explain.


To overcome the demonstration dilemma the function of the moderator was introduced. A bonsai demo moderator ideally is a person who understands very well what is going on in the demonstration, who often could also do a demo well himself, who is very much able to explain this to the audience in terms that they can understand and it is very helpful in Europe if the person speaks several languages and can act as a translator at the time time. A moderator can hold together a show where several demonstrators are on stage at the same time as has become a new trend in Europe on big events.


One could also make some efforts of finding new ways of catching the interest of the audience and actually educate and entertain them. An on-stage tree critique can e quite interesting and enlightening. Another possibility would be an interview on stage. A panel discussion is another way.


Recently at the Noelanders Trophy 2011 I had the great fortune to be asked to moderate the parallel demonstrations. I found that of three demonstrators one wanted to do his own show and did it very well, one just wanted to work and be quiet most of the time and one wanted to work with the moderator. I agreed with Ryan Neil that we would try to combine a discussion with his demo. So he did his demo and while working on the tree he was interviewed by me. The role of an interviewer is to not have too much of his own opinion and let the person mainly express himself. On the other hand in a one to one discussion both partners have their opinion which may well and even should differ at some points. This could be very interesting, but the question will come up whose show it is. Well, finally we made an interview with some discussion. Ryan and myself got a lot of positive feedback after tow days of being on stage together. A small minority, however, did not understand the concept and felt that there was too much talking, at least on the side of the moderator. Well, one cannot please everyone. And one certainly could not do this sort of show with every partner. But if one can, why not?
Make up your own mind and watch this: